Liz Truss remercie le ministre britannique des Finances pour « rassurer les marchés »
Au Royaume-Uni, le ministre des Finances Kwasi Kwarteng est démis de ses fonctions par Liz Truss selon les grands titres britanniques. La première ministre dit vouloir « rassurer les marchés » et ramener de la « stabilité » dans l’économie britannique. Le Chancelier de l’Echiquier n’a pas survécu à l’annonce calamiteuse de son plan anti-inflation et de relance le 23 septembre. Un plan dévoilé sans prévision budgétaire qui avait déclenché une tempête financière sur la dette et la livre consécutive. La position de Kwasi Kwarteng était devenue très fragile, tout comme celle de la Première ministre qui a préféré s’en séparer.
Le ministre britannique des Finances Kwasi Kwarteng vient d’être démis de ses fonctions par Liz Truss. La Première ministre britannique assume une décision qui vise à« rassurer les marchés » et rétablir de la « stabilité » dans l’économie britannique lors d’une très courte conférence de presse.
Ce départ subi et brutal intervient dans un contexte de crise économique et financière, dont l’ex-ministre des Finances et sa Première ministre Liz Truss sont co-responsables. Arrivé au gouvernement le 5 septembre dans un contexte d’inflation galopante à 10% et d’explosion des factures électriques et gazières qui menacent deux tiers des ménages britanniques de précarité énergétique cet hiver, Kwasi Kwarteng avait dévoilé un plan massif de lutte contre l’inflation et de relance de l’économie… Sans prendre la peine d’établir précisément le coût de mesures chiffrables en dizaines de milliards de livres.
Un plan économique d’urgence… qui a aggravé la crise
RETROUVEZ NOS VIDEOS#TLFRégions – Interview de Didier MOATÉ, Directeur Général de
L’absence de chiffrage budgétaire a provoqué une tempête sur les marchés financiers fin-septembre, un effondrement de la livre tombée au plus bas face au dollar et une flambée des taux souverains de la dette britannique. La chute de la monnaie a un peu plus alourdi le coût des importations britanniques et la flambée des taux a augmenté les crédits des ménages.
Dans l’urgence, la Banque d’Angleterre a été forcée de lancer un programme en urgence de rachat de dette britannique pour soutenir son financement et faire retomber les taux souverains, avant de mettre fin à ce programme ce vendredi ce qui a fait remonter les taux cette semaine. « Il est clair que certaines parties de notre mini-budget allaient trop loin et trop vite par rapport à ce que les marchés attendaient », a admis Liz Truss ce vendredi. Kwasi Kwarteng est remplacé par Jeremy Hunt, ancien ministre conservateur des Affaires étrangères et de la Santé.
Taxé d’amateurisme comme sa supérieure, l’ancien Chancelier de l’Echiquier était aussi accusé de procéder dans son plan de relance à une baisse de l’impôt sur le revenu bien plus importante pour les ménages aisés que les ménages modestes. Une fronde interne des parlementaires du parti conservateur britannique, pourtant réputés libéraux, avait déjà contraint Kwasi Kwarteng a renoncer à l’abaissement des taxes sur le revenu des plus aisés et à venir se justifier début octobre au congrès annuel des Tories. Dans le viseur des marchés financiers et de son propre parti, la nouvelle Première ministre Liz Truss a ainsi préféré sacrifier l’architecte de son calamiteux plan de relance, lui qui était tout aussi impopulaire qu’elle.
EUROPE 1 avec AFP 17h16, le 08 octobre 2022, modifié à 17h17, le 08 octobre 2022
Dix personnes ont été tuées à la suite d’une explosion dans une station service dans le nord-ouest de l’Irlande. Parmi les victimes, deux adolescents et une fillette. Le pays a été frappé par le chagrin suite au drame, et plusieurs membres du gouvernement ont réagi suite à l’explosion.
Dix personnes, dont deux adolescents et une fillette, ont été tuées dans l’explosion d’une station-service dans un village du nord-ouest de l’Irlande, a annoncé la police irlandaise samedi. L’explosion s’est produite vendredi peu vers 15H20 (14H20GMT) dans le village de Creeslough. “Elle a fait dix victimes”, a déclaré un responsable de la police lors d’une conférence de presse. Il s’agit de quatre hommes, trois femmes, deux adolescents (un garçon et une fille) et d’une fillette, en âge d’aller à l’école primaire, a-t-il détaillé.
Un “tsunami de chagrin”
“On ne s’attend pas à ce qu’il y ait d’autres victimes”, a ajouté ce responsable. Il n’y a pas d’information sur des personnes portées disparues. “Les informations dont nous disposons à l’heure actuelle font état d’un accident tragique”, a-t-il encore dit, semblant écarter la piste d’un acte volontaire. Mais la police garde “l’esprit ouvert”.
Une photographie aérienne prise après la déflagration montre le bâtiment de la station-service détruit. Deux immeubles résidentiels de deux étages situés derrière se sont effondrés. Un habitant du quartier, Kieran Gallagher, dont la maison se trouve à environ 150 mètres de la scène, a déclaré que la détonation lui avait fait penser à une “bombe”: “J’étais chez moi quand j’ai entendu une explosion. (…) C’était comme une bombe”, a-t-il dit à la BBC.
La communauté a été frappée par “un tsunami de chagrin”, a dit samedi matin, lors d’une messe dans l’église du village, le prêtre John Joe Duffy. Les services de secours, accompagnés de chiens renifleurs pour retrouver des victimes, ont œuvré tout au long de la nuit. Les décombres continuaient d’être ramassés samedi matin. La police, les pompiers, les services d’ambulance et les garde-côtes irlandais étaient sur place. Ils ont été épaulés par le service d’ambulance aérienne d’Irlande du Nord ainsi qu’une équipe de spécialistes de la province britannique samedi.
L’hôpital universitaire de Letterkenny, situé à 24 kilomètres de la station-service, a été placé en situation d’urgence et a indiqué dans un communiqué qu’il s’occupait de “blessures multiples”.
Des réactions du gouvernement
Dans un communiqué, le Premier ministre irlandais, Micheál Martin, a déclaré que “ses pensées et ses prières (allaient) aujourd’hui à ceux qui ont perdu la vie et à ceux qui ont été blessés dans cette explosion dévastatrice”. Micheál Martin a annoncé qu’il allait se rendre sur place. “C’est un si petit village que presque tout le monde connaît quelqu’un qui a perdu la vie”, a-t-il dit à des journalistes samedi matin. “C’est un jour très sombre pour Donegal (le comté où se situe Creeslough, ndlr) et pour l’Irlande”.
Le ministre de l’Agriculture Charlie McConalogue, qui est un élu au parlement irlandais de la région frappée par l’explosion, a comparé les scènes de dévastation à celles du conflit nord-irlandais dans la seconde moitié du XXe siècle. “Les scènes de l’événement rappellent les images des ‘Troubles’ il y a des années, au niveau des dégâts et des débris”. Pendant trois décennies, le conflit nord-irlandais a opposé nationalistes, principalement catholiques, favorables à la réunification de l’île d’Irlande, et loyalistes, essentiellement protestants, attachés au maintien de la province sous la couronne britannique. Ce conflit avait fait environ 3.500 morts.
Le village de Creelough, qui se trouve à une cinquantaine de kilomètres de la frontière avec l’Irlande du Nord, compte environ 400 habitants. “Nos pensées et nos prières vont aux familles et aux amis des personnes décédées, à celles qui ont été blessées et à l’ensemble de la communauté de Creeslough”, a tweeté l’entreprise Applegreen, à laquelle appartient la station-service frappée par l’explosion.
Guerre en Ukraine en direct : Vladimir Poutine va réunir son conseil de sécurité, après la destruction du pont de Crimée et le recul de son armée
Live en cours
Guerre en Ukraine en direct : Vladimir Poutine va réunir son conseil de sécurité, après la destruction du pont de Crimée et le recul de son armée
La réunion du président russe avec les principaux ministres, responsables politiques et représentants des services de sécurité et de l’armée aura lieu lundi dans un contexte militaire particulièrement compliqué pour le pouvoir russe.
Tout le live
17:13
L’Estonie appelle les Occidentaux à livrer des armes antiaériennes à l’Ukraine
C’était l’une des requêtes des débuts de l’invasion russe : l’Ukraine réclamait des armes pour interdire son ciel aux avions russes. Aujourd’hui, elle réclame des armes antiaériennes pour se défendre contre les missiles et les drones suicides lancés par la Russie. C’est cet appel que reprend à son compte Kaja Kallas, la première ministre d’Estonie, en pressant les alliés occidentaux de livrer à l’Ukraine des armes antiaériennes, après les attaques meurtrières sur Zaporijia. « La Russie continue d’attaquer des civils en Ukraine, cette fois à Zaporijia. Les systèmes de défense aérienne et antimissile peuvent sauver de nombreuses vies, espérons qu’ils atteindront bientôt l’Ukraine », écrit-elle sur Twitter, relayant le message de Dmytro Kuleba, le ministre des affaires étrangères ukrainien.
John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, a déclaré à l’émission « This Week » sur la chaîne ABC que l’Ukraine et la Russie devraient négocier pour « mettre fin à la guerre qui a duré trop longtemps ». Selon lui, Vladimir Poutine ne prend pas cette direction, bien au contraire : il a rappelé des centaines de milliers de réservistes, annoncé l’annexion de quatre régions de l’Ukraine. C’« est la raison pour laquelle, très franchement, nous sommes en lien presque quotidiennement avec les Ukrainiens et nous allons continuer à leur fournir une assistance en matière de sécurité », a dit M. Kirby. Interrogé sur l’explosion du pont de Crimée, il ajoute : « Nous n’avons vraiment rien de plus à ajouter (…). Ce que je peux vous dire, c’est que c’est M. Poutine qui a commencé cette guerre, et que M. Poutine pourrait y mettre fin aujourd’hui, simplement en déplaçant ses troupes hors du pays. »
15:49 Sur le terrain
Le gouvernement russe renforce la sécurité le long du pont de Crimée dont une partie s’est effondrée lors d’une explosion
Contrôle de véhicules à l’entrée du pont de Crimée, qui relie la Russie continentale à la péninsule de Crimée, près de Kertch, le 9 octobre 2022. APDes automobilistes attendent pour traverser le pont de Crimée, près de Kertch, le 9 octobre 2022. ANNA KARPENKO / AFP
15:10
Vladimir Poutine va réunir son conseil de sécurité, après la destruction du pont de Crimée et le recul de son armée
Vladimir Poutine et le général Sergueï Sourovikine, nouveau commandant de l’« opération militaire spéciale » russe en Ukraine, en 2017. ALEXEI DRUZHININ / AP
Le conseil de sécurité, qui réunit le président russe, les principaux ministres et responsables politiques et les représentants des services de sécurité et de l’armée, aura lieu lundi 10 octobre, a annoncé le Kremlin, sans donner d’ordre du jour. Si Vladimir Poutine tient régulièrement de telles rencontres, celle-ci surviendra dans un contexte militaire particulièrement compliqué pour le pouvoir russe.
La destruction partielle du pont de Kertch, qui relie la Crimée, région occupée depuis 2014, à la Russie, est un coup très dur, structurellement et symboliquement. Les autorités russes ont attribué l’explosion, qui a fait trois morts, à un camion piégé. Moscou n’a pas accusé l’Ukraine dans l’immédiat et les responsables ukrainiens n’ont revendiqué aucune responsabilité officiellement. Sans cette infrastructure-clé, construite à grands frais sur ordre de Poutine lui-même, une importante voie d’approvisionnement d’équipements militaires est perturbée.
Sur le terrain militaire lui-même, le recul de l’armée russe dans plusieurs régions sera à n’en pas douter évoqué par les membres du conseil de sécurité. La contre-offensive de l’armée ukrainienne, lancée il y a plusieurs semaines, a repoussé les Russes hors de plusieurs grandes villes, comme Izioum et Lyman, et se poursuit à la fois dans le nord autour de la région de Kharkiv, désormais totalement sous contrôle ukrainien, et dans le sud autour de celle de Kherson. Comme le note la revue spécialisée Défense & Sécurité internationale, les progrès de l’armée ukrainienne lors des deux dernières semaines « sont bien réels (…), plus que la Russie depuis mi-juin ».
L’Ukraine a frappé plusieurs ponts dans la région de Kherson ces derniers mois afin de perturber l’approvisionnement russe, ainsi que des bases militaires en Crimée – des attaques pour lesquelles elle n’a reconnu de responsabilité que plusieurs mois plus tard. L’armée russe a assuré samedi que l’approvisionnement de ses troupes n’était pas menacé à Kherson, une ville occupée depuis le début de l’invasion et indispensable pour maintenir un corridor terrestre le long de la mer d’Azov.
Les revers militaires accumulés ont obligé le Kremlin à changer le haut commandement de l’armée : le général Sergueï Sourovikine a été nommé à la tête de son « opération militaire spéciale » en Ukraine. Le nom de son prédécesseur n’a jamais été révélé officiellement, mais selon les médias russes, il s’agissait du général Alexandre Dvornikov, lui aussi un vétéran de la seconde guerre de Tchétchénie et commandant des forces russes en Syrie de 2015 à 2016.
Après l’explosion sur le pont de Crimée, des plongeurs russes vont procéder à un examen de l’infrastructure
Des plongeurs russes devaient être dépêchés dimanche 9 octobre pour examiner à partir de la mer les dégâts sur le pont de Crimée, endommagé par une explosion samedi matin. « Nous avons ordonné un examen par nos plongeurs. Ils vont commencer à travailler à six heures du matin », a annoncé samedi soir le vice-premier ministre russe Marat Khousnoulline, qui pense obtenir les « premiers résultats » de cet examen sous-marin dès dimanche.
Le trafic automobile et ferroviaire a repris samedi quelques heures après la déflagration qui a jeté à la mer l’une des voies de ce pont construit à grands frais et inauguré par Vladimir Poutine en 2018. Des ferrys ont aussi été mis en place entre la Russie continentale et la péninsule pour faire circuler les poids lourds.
Des ouvriers réparent la partie ferroviaire du pont de Crimée, dans la soirée de samedi 8 octobre 2022. AP
Les autorités russes ont attribué l’explosion, qui a fait trois morts, à un camion piégé dont le propriétaire est un habitant de la région russe de Krasnodar.
Moscou n’a pas accusé l’Ukraine de cette attaque dans l’immédiat et les responsables ukrainiens n’ont pas revendiqué de responsabilité officiellement. Kiev avait toutefois menacé à plusieurs reprises de frapper ce pont, symbole de l’annexion de la Crimée en 2014, qui sert à l’approvisionnement des troupes russes en Ukraine.
Sur cette image satellite, samedi 8 octobre 2022, on distingue la fumée de l’incendie, près d’une des extrémités du pont long de près de 19 kilomètres. AP
11:13 Sur le terrain
Dans le sud de l’Ukraine, un char bombarde des positions russes, le 9 octobre 2022. DIMITAR DILKOFF / AFPAprès l’attaque à Zaporijia, le 9 Octobre 2022. LEO CORREA / AP
08:56
De nouveaux bombardements sur la ville de Zaporijia, au moins dix-sept personnes ont été tuées
Image provenant des services de secours ukrainiens, dimanche 9 octobre après le bombardement de Zaporijia. AP
Un nouveau bombardement russe sur la ville de Zaporijia a causé la mort d’au moins dix-sept personnes, dans la nuit de samedi 8 à dimanche 9 octobre, selon le secrétaire du conseil municipal de la ville, Anatolii Kurtiev. Au moins cinq maisons ont été détruites par des missiles, et une quarantaine d’autres immeubles ont subi de lourds dégâts. L’armée ukrainienne a confirmé ces bombardements, parlant de douzaines de blessés.
Cette nouvelle attaque intervient trois jours après une autre, qui avait déjà tué plus d’une dizaine de personnes dans cette ville. Le 30 septembre, une attaque visant un convoi de voitures avait coûté la vie à au moins trente civils, dont des enfants, selon la police ukrainienne. « Aucun sens. Le mal absolu. Des terroristes et des sauvages. Depuis celui qui a donné cet ordre jusqu’à celui qui l’a exécuté. Tous ont une responsabilité. Devant la loi et devant le peuple », a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui rapport un bilan de 12 morts et 49 personnes, dont six enfants, blessées, sachant que d’autres victimes pourraient encore se trouver sous les décombres.
La ville, de fait contrôlée par l’armée ukrainienne, est située dans la région du même nom, dont la Russie a revendiqué l’annexion, mais qu’elle ne contrôle que partiellement. Moscou occupe, depuis le début de l’invasion, la centrale nucléaire de Zaporijia, qui se trouve à près de 60 kilomètres de la ville du même nom, et que les deux camps s’accusent mutuellement de bombarder. Samedi, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a annoncé que la centrale avait de nouveau perdu sa source d’alimentation électrique externe en raison de bombardements et avait activé des générateurs d’urgence.
Image provenant des services de secours ukrainiens, dimanche 9 octobre après le bombardement de Zaporijia. HANDOUT / AFP
L’attaque du pont de Crimée n’a pas été revendiquée
Le pont reliant la Crimée à la Russie, par le détroit de Kertch, a rouvert à la circulation ferroviaire et routière, après avoir été sérieusement endommagé par une explosion tôt le matin, samedi 8 octobre, due à un camion piégé, selon les autorités russes. Deux voies routières ont été détruites, mais les voitures et bus passent par la seule voie du pont restée intacte. Les poids lourds doivent se contenter de traverser en ferry.
Après avoir semblé, par un tweet ironique samedi matin, reconnaître à demi-mot une attaque ukrainienne, le conseiller de la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podoliak a renvoyé ensuite vers une « piste russe ». Dans son message quotidien, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, n’a pas parlé de l’explosion, se contentant de dire : « Malheureusement, c’était nuageux en Crimée. »
Ce qu’il faut savoir à l’aube de ce dimanche 9 octobre
Le vaste pont automobile et ferroviaire reliant la Crimée à la Russie a été partiellement détruit par l’explosion d’un camion piégé samedi vers 6 heures. Selon les enquêteurs russes, au moins trois personnes ont été tuées. Dans un décret publié quelques heures après l’explosion, Vladimir Poutine a déclaré que les services de sécurité du FSB seraient chargés de renforcer les mesures de protection autour de cette zone.
La circulation pour les automobiles et les bus a été rétablie samedi dans l’après-midi. Selon l’agence de presse russe TASS, la circulation ferroviaire a totalement repris pour les passagers et les marchandises, mais avec des retards. L’armée russe, en difficulté sur le front de Kherson dans le sud de l’Ukraine, a assuré que l’approvisionnement de ses troupes n’était pas menacé. Selon un responsable russe, les réparations pourraient prendre « deux mois ».
Kiev et Moscou se renvoient la responsabilité de l’explosion sur le pont. Après avoir semblé, par un tweet ironique samedi matin, reconnaître à demi-mot une attaque ukrainienne, le conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, a renvoyé plus tard vers une « piste russe », avançant que l’explosion était le résultat d’une lutte interne entre le FSB [les services spéciaux] et les militaires russes. La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a considéré que les réactions de Kiev montraient la « nature terroriste » du régime ukrainien.
Signe du mécontentement en haut lieu sur la conduite des opérations, Moscou a annoncé samedi avoir nommé un nouvel homme à la tête de son « opération militaire spéciale »en Ukraine, le général Sergueï Sourovikine, 55 ans. Il dirigeait jusque-là le groupement de « forces Sud » en Ukraine, et avait auparavant eu de hautes responsabilités dans la guerre en Syrie.
La centrale nucléaire de Zaporijia a de nouveau perdu sa source d’alimentation électrique externe en raison de bombardements et s’appuie sur des générateurs d’urgence, a alerté samedi l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dont une mission est sur place.
Le bilan des bombardements jeudi 6 octobre sur la ville de Zaporijia s’est alourdi, a indiqué tard samedi soir le service d’urgence ukrainien, annonçant au moins dix-sept morts.
05:10
Bonjour à toutes et tous
Bienvenue dans ce nouveau direct consacré à la guerre en Ukraine.
Vous pouvez retrouver le live d’hier en cliquant sur ce lien.
EnquêteDes rayons de moutarde vides, de l’essence ou de l’huile rationnée, de l’eau qui vient à se raréfier, quant à l’énergie… L’angoisse de manquer s’étend aussi vite que les pénuries. Pour y remédier, certains stockent, quand d’autres optent pour de nouvelles manières de consommer.
« Quel est le rapport entre la guerre en Ukraine et la pénurie de moutarde de Dijon ? », s’est-on demandé, en mai, avant de trouver d’autres recours pour relever nos plats. La sauce Worcestershire a été mélangée au vinaigre, le raifort dilué dans de la crème, les tomates tartinées de tapenade… On a même tenté une préparation à base de navets râpés et croqué du wasabi pour l’effet « qui monte au nez ».
Finalement, c’est en comprenant que ce tohu-bohu culinaire résultait des fortes sécheresses de l’été 2021 au Canada que nous avons remplacé le lapin à la moutarde par le lapin au vin pour noyer dans l’éthanol l’étendue de notre ignorance. Le pays des caribous était donc le premier cultivateur et exportateur mondial de graines de moutarde… de Dijon ! « Cette histoire de Maille et compagnie n’est pas bien grave, mais quand j’ai vu les étals vides, j’ai tout de même pensé à mon séjour à Craiova, en Roumanie, en 1976… Les gens faisaient la queue pour rien, c’était terrible », s’émeut Michelle Dubois, jeune retraitée de l’industrie manufacturière.
« Le mot “pénurie” est fort mais [il] permet de caractériser un changement majeur, notamment la remise en question de la société de consommation qu’on pensait acquise » – Fanny Parise, anthropologue
Depuis le début d’année, chaque jour apporte son lot de nouvelle pénurie : huile de tournesol, de colza, matériel de construction, baby-sitters, taxis, papier, essence, personnel soignant, paracétamol, composants électriques, gaz, meubles en pièces détachées, sperme et ovocytes, macaques à queue longue (mobilisés pour les expérimentations scientifiques), etc, etc. « Les jeunes gens ont souvent l’impression de vivre une dystopie pourrie, loin des visions d’effondrement grandiloquentes véhiculées par les fictions : ce qui manque est trivial, au final, c’est la moutarde et les bonbons », souligne l’anthropologue des mondes contemporains Fanny Parise.
Alors qu’on nous avait promis que le XXIe siècle serait celui des voitures volantes et que tout un pays de cocagne serait à portée de clic, nous voilà contraints d’attendre quatre mois un nouveau canapé et de pomper le précieux liquide des lacs pour le réinjecter dans le réseau d’eau potable. N’est-ce pas l’étape d’avant le remorquage d’iceberg auquel les scientifiques pensent depuis les années 1970, histoire de pouvoir continuer à s’abreuver ? Lire aussi : Des puces électroniques au plastique : les raisons d’une pénurie mondiale
Dans ce contexte de permacrise, lié aux turbulences géopolitiques, sociales et écologiques, Emmanuel Macron a parlé, le 24 août, de la « fin de l’abondance ». « On nous culpabilise, on nous demande de ne pas chauffer à plus de 19 °C, je vais essayer, confie Cathy Morin, 74 ans, enseignante à la retraite. Comme je tricote, je ferai plus de pulls en laine de mouton. Et puis, si j’ai encore froid, je remonterai un peu le thermostat, ils ne vont pas aller vérifier ! »
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Des milliers de personnes descendent dans la rue à Dublin à cause de la crise du coût de la vie
Saturday 24th September 2022 02:27 PM
Mise à jour : 18 h 00
Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Dublin pour protester contre la crise du coût de la vie.
La manifestation, organisée par la Cost Of Living Coalition, intervient avant le budget du gouvernement mardi.
Le groupe, composé de 30 organisations comprenant des syndicalistes, des associations d’étudiants et de retraités et des partis politiques d’opposition, exhorte le gouvernement à prendre des mesures radicales face à la crise du coût de la vie et du logement.
La marche a commencé à Parnell Square à 14 h 30 et comportait des banderoles et des chants, notamment : « Le coût de la vie est trop élevé.
Il s’est rendu à O’Connell Street et College Green et s’est terminé à Merrion Square, où des discours ont été entendus.
La dirigeante du Sinn Féin, Mary-Lou McDonald, membre du groupe de coalition, a conduit une délégation de son parti parmi la foule.
Elle a accusé le gouvernement de “ne pas écouter les gens ordinaires”.
Les cris de la foule ont répondu: “Ils s’en fichent.”
Mme McDonald a déclaré: “Cette crise du coût de la vie montre à nouveau les énormes inégalités qui existent en Irlande.”
« Nous avons besoin de bien plus qu’un changement de Taoiseach. Nous avons besoin d’un changement de gouvernement. Nous avons besoin d’un gouvernement du peuple et d’un gouvernement pour un vrai changement.
Mme McDonald a appelé à une réduction des loyers et à une interdiction d’augmenter les loyers pendant au moins trois ans, ainsi qu’à un meilleur financement des soins de santé et des services aux personnes handicapées, et à une réduction des frais de garde des deux tiers.
Elle a déclaré: “Ils doivent faire tout cela et cela doit être fait maintenant, avec un sentiment d’urgence et un sens du but.”
People Before Profit TD Richard Boyd Barrett, Seamus Dooley du Congrès irlandais des syndicats, Beth O’Reilly, présidente de l’Union des étudiants d’Irlande, Imelda Brown du Parlement irlandais des personnes âgées et Sophia Mulvaney d’Access For All ont également pris la parole.
Un rassemblement similaire a eu lieu à Derry plus tôt.
La manifestation à Guildhall Square samedi après-midi a été organisée par la maire de Derry City et Strabane, Sandra Duffy, pour souligner ce qu’elle a appelé l’urgence du coût de la vie.
“Les travailleurs, les familles, les entreprises de cette ville ont du mal à payer leurs factures”, a-t-elle déclaré.
« Nous devons agir maintenant. Nous avons besoin d’un exécutif opérationnel afin que toutes les parties puissent travailler ensemble pour remettre de l’argent dans les poches des gens.
Des membres du syndicat local ainsi que le groupe Derry Against Fuel Poverty étaient présents.
En pointant du doigt les partisans pro-Trump et en assimilant ces derniers à une menace intérieure, le président des Etats-Unis veut convaincre les électeurs indécis que le structin de mi-mandat de novembre serait existentiel.
Analyse. Au temps de la guerre froide, l’ennemi de l’Amérique était communiste. Dans l’ère post-11 septembre 2001, il était islamiste. Voici aujourd’hui les Etats-Unis face à une nouvelle menace redoutable : elle est intérieure. Une partie du pays dérive, portant atteinte à son âme, à ses valeurs et à son système politique. Tel est le constat dressé par Joe Biden, à une cinquantaine de jours des élections de mi-mandat du 8 novembre. Pour caractériser cette menace représentée par les « républicains MAGA » (acronyme du slogan « Make America great again », de Donald Trump), le président est allé jusqu’à dire, le 25 août, qu’elle était « comme un demi-fascisme ».
L’expression surprend. D’abord, comment être fasciste à moitié ? A croire que le président n’assume pas entièrement son audace sémantique, ou qu’il redoute une rupture complète avec cette partie de la population américaine. Dans le camp républicain, les calculs de Joe Biden n’ont guère été pris en compte. Chacun s’est dit heurté, évitant ainsi de s’interroger sur la pente extrémiste du parti. Le présentateur vedette de Fox News, Tucker Carlson – qui a légitimé à l’antenne la théorie raciste du « grand remplacement »menaçant supposément la population blanche chrétienne –, a prétendu que les propos du président démocrate étaient « une déclaration de guerre contre la moitié du pays ». Pourtant, Joe Biden a longuement insisté sur le rôle toxique d’une minorité seulement du Parti républicain. Et de guerre, il n’a jamais été question. Seulement d’une mobilisation civique pour défendre, dans les urnes, la démocratie américaine.
Une certitude s’impose depuis le départ de Donald Trump de la Maison Blanche : l’ancien président est un danger pour la démocratie américaine. La commission de la Chambre des représentants a tissé un réquisitoire politique accablant, en montrant que Trump avait tenté d’empêcher une transition pacifique du pouvoir et organisé une campagne de mensonges et d’intimidations à cette fin, conduisant à l’assaut contre le Capitole. Son mépris de l’Etat de droit, son rôle moteur dans la montée des violences verbales et sa complaisance à l’égard des appels à la violence physique sont documentés. Plus ses ennuis judiciaires s’aggravent, plus sa fuite en avant se précise. Ses œillades au mouvement conspirationniste QAnon ne sont même plus discrètes. Lors d’un meeting en Pennsylvanie, le 3 septembre, il a qualifié Joe Biden d’« ennemi de l’Etat » et les enquêteurs fédéraux de « monstres vicieux ».
Monde diabolisé
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Un rapport du Special Competitive Studies Project, un groupe de réflexion, pointe la perte de vitesse des Américains dans la course pour la suprématie dans le secteur high tech. Le remède : la reprise en main par la puissance publique, explique Philippe Escande éditorialiste économique au « Monde ».
Publié le 23 septembre 2022 à 11h48, mis à jour à 12h17 Temps deLecture 1 min.
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Yangtze Memory Technology n’est pas la plus célèbre ni la plus sophistiquée des entreprises chinoises, mais son nom enflamme désormais les discussions à Washington. Il a suffi que le Financial Times rapporte que Apple songeait à équiper certains iPhone de ses composants pour que le tocsin sonne au Sénat des Etats-Unis. Dans un bel et rare ensemble, le président de la commission du renseignement, le démocrate Mark Warner, et son vice-président, le républicain Marco Rubio, ont immédiatement écrit à la patronne du renseignement national américain, Avril Haines, pour lui demander une enquête. Yangtze Memory Technology produit des mémoires flash qu’il vend dans le monde entier et notamment à Huawei, autrement dit le diable en personne.Lire aussi : Article réservé à nos abonnésChine-Etats-Unis : « Comment une question commerciale est devenue une question de sécurité »
Cette mobilisation générale contre la Chine fait l’unanimité aux Etats-Unis, tous bords confondus. Très opportunément, un groupe de réflexion, présidé par l’ancien patron de Google Eric Schmidt, le Special Competitive Studies Project, a publié, lundi 19 septembre, un épais rapport qui résume parfaitement la révolution culturelle en cours aux Etats-Unis. Issu d’une commission du Congrès sur l’intelligence artificielle, ce rapport se veut le pendant de celui, célèbre, sur la guerre froide piloté par Henry Kissinger, mais adapté à l’ère du numérique.
Domination du monde
Convaincu que le monde de demain sera façonné par les rivalités géopolitiques, l’essor des technologies et l’affrontement entre autocratie et démocratie, ce rapport de 189 pages relève les trois risques technologiques qui pourraient faire basculer la domination du monde dans le camp chinois d’ici à 2030. Le premier est celui des puces et de l’absence de base industrielle sur le sol américain. « 98 % des puces dont le Pentagone a besoin sont construites ou assemblées en Chine », écrit-il. L’avance technologique américano-taïwanaise est grignotée par les efforts de Pékin. En revanche, la Chine a déjà gagné la bataille de la téléphonie 5G, avec le leadership Huawei, alors qu’aucune alternative américaine n’existe dans ce domaine. Enfin, dans la troisième technologie-clé, l’intelligence artificielle (IA), la Chine pourrait supplanter l’Amérique rapidement grâce à son plan d’intégration prioritaire de l’IA dans la sécurité nationale, décidé il y a quatre ans, alors que Washington n’en dispose toujours pas.
Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, prend la parole à la tribune de la 77e Assemblée générale des Nations unies.
“BLOODY SUNDAY”: UN SOLDAT BRITANNIQUE À NOUVEAU POURSUIVI POUR MEURTRES
S.C avec AFP
Le 22/09/2022 à 17:53
Un soldat britannique attrapant une manifestante, le 30 janvier 1972, lors du massacre du “Bloody Sunday”. – THOMPSON / AFP
Le “soldat F” est soupçonné d’avoir commis deux meurtres et cinq tentatives de meurtre lors du “Bloody Sunday” à Londonderry, en Irlande du Nord. Une audience est prévue mardi prochain.
La justice nord-irlandaise a rouvert les poursuites contre un militaire britannique, désigné sous le nom de “soldat F”, pour deux meurtres et cinq tentatives de meurtre lors du “Bloody Sunday” en 1972 à Londonderry, a annoncé jeudi le parquet.
Pendant trois décennies, celui-ci a opposé nationalistes, principalement catholiques, favorables à la réunification de l’île d’Irlande, et loyalistes, essentiellement protestants, attachés au maintien de la province sous la couronne britannique.
Après une première enquête, menée à la hâte, qui exonérait les soldats pour mieux accabler les manifestants, il a fallu attendre 2010 et la plus longue et la plus coûteuse enquête de l’histoire judiciaire britannique pour que soit reconnue l’innocence des victimes.
En 2019, le parquet nord-irlandais avait engagé des poursuites contre le soldat F – ainsi désigné pour préserver son anonymat – pour deux des meurtres dont il est soupçonné lors du Bloody Sunday, ceux de James Wray et William McKinney et cinq tentatives de meurtre.
Puis en juillet 2021, le service chargé des poursuites pénales (PPS) avait annoncé leur abandon, avant que la Haute-Cour de Belfast n’annule cette décision en mars.
La procédure va à présent “reprendre”, a annoncé jeudi dans un communiqué le directeur adjoint des poursuites publiques, Michael Agnew, relevant les “difficultés” et “problèmes juridiques complexes” posés par cette affaire. Une audience est prévue mardi prochain à Londonderry.
Pour justifier sa décision hautement controversée d’abandonner les poursuites, l’accusation avait invoqué un risque d’effondrement du dossier à la lumière d’une décision sur l’admissibilité des preuves dans une autre affaire de meurtre liée aux “Troubles” impliquant deux anciens soldats britanniques.
Débats sur les poursuites liées au Bloody Sunday
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Mickey McKinney, frère de William McKinney, s’est félicité de la reprise des poursuites, espérant un procès “sans délai”.
La question des poursuites liées au Bloody Sunday avait été au coeur des commémoration du cinquantenaire en début d’année.
Le gouvernement britannique, vilipendé de toutes parts pour son projet d’abandonner toutes les poursuites liées au conflit nord-irlandais, a finalement amendé son projet pour ne réserver l’immunité qu’à ceux qui coopèreront, sans véritablement convaincre davantage.
« Charles III insiste sur ses devoirs envers toutes les religions et donne une crédibilité supplémentaire à ce rôle qu’endosse déjà l’Eglise anglicane »
Professeur d’histoire et civilisation britanniques
La monarchie britannique s’est adaptée depuis longtemps à la diversité religieuse grandissante de la société britannique. Pour incarner une liberté religieuse qu’il appelle de ses vœux, Charles III n’a pas besoin de bouleverser le système en place.
Publié le 22 septembre 2022 à 18h00 Mis à jour le 22 septembre 2022 à 18h00 Temps deLecture 4 min.
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Charles III durant les funérailles de sa mère Elizabeth II, le 19 septembre 2022. JEFF SPICER / AP
Le modèle britannique de gestion du religieux dans l’espace public, très éloigné de la laïcité à la française, s’incarne dans la personne du souverain. Dans un pays où il n’y a pas de séparation entre l’Eglise et l’Etat, Charles III hérite de sa mère des titres de défenseur de la foi et gouverneur suprême de l’Eglise d’Angleterre, titres qui ne correspondent à aucun pouvoir personnel du souverain sur l’Eglise, mais qui symbolisent la visibilité et le rôle que donne l’Etat au religieux dans l’espace public.
Quand il était encore prince de Galles, les propos de Charles, en 1994, sur le titre de défenseur de la foi qu’il aurait souhaité voir changer en défenseur de toute foi (Defender of Faith plutôt que Defender of the Faith) ont fait couler de l’encre et ont pu interroger sur la manière dont il s’acquitterait de son rôle en tant que gouverneur suprême de l’Eglise une fois sur le trône.