L’IRLANDE:
La lente agonie post-Brexit de l’industrie de la pêche en Irlande
Par Bryan Carter • Mise à jour: 20/01/2023.
Des pêcheurs irlandais se disent sacrifiés au nom de l’Accord de commerce et de coopération entre l’Union européenne et le Royaume-Uni conclu suite au Brexit. Ce texte entré en vigueur en 2021 oblige les navires européens à transférer progressivement au Royaume-Uni, une partie de leurs parts de quotas pour certains stocks de poissons dans l’océan Atlantique et en mer du Nord.
“Le coup fatal”
Pour l’industrie irlandaise de la pêche, cela représente une réduction de 15% de ses quotas d’ici à 2025 et une perte annuelle évaluée à 43 millions d’euros, faisant ainsi de l’Irlande, l’un des pays les plus durement touchés par cet accord.
“C’est le coup fatal,” estime John Nolan, directeur de la coopérative des pêcheurs dans le village de Castletownbere dans le sud-ouest du pays. Il estime que de ce fait, 25 à 30% de son personnel sera licencié au cours des deux prochaines années.

Programme de désarmement
Surnommée la capitale irlandaise du corégone, Castletownbere pourrait voir 19 de ses bateaux de pêche désarmés dans le cadre d’un plan approuvé à l’été 2022 par le gouvernement irlandais et mené avec l’aide de l’UE. Selon le ministre irlandais des affaires maritimes Charlie McConalogue, le programme aidera à “restaurer l’équilibre entre la capacité de la flotte de pêche et les quotas disponibles, suite aux réductions des quotas de stocks découlant de l’Accord de commerce et de coopération entre l’UE et le Royaume-Uni.” Sur les 160 navires dédiés à la pêche au corégone dans le pays, 64 se seraient ainsi portés candidats au déclassement.
Le capitaine Daniel Healy a déposé une demande, mais il n’a pas encore reçu l’offre du gouvernement pour son bateau, le Robyn R.J. dont le nom fait référence aux prénoms de ses trois enfants. Après une vie passée en mer et des années de prises prometteuses, Daniel nous explique que son secteur “ne va pas bien en ce moment. On est sur une pente glissante et on ne sait pas quand ça va s’arrêter,” dit-il.
“Les quotas sont réduits d’année en année, ils augmentent très, très peu, ils sont juste de plus en plus bas, surtout depuis le Brexit,” poursuit-il, en se demandant si un jour, il sortira de nouveau en mer avec son navire.

“L’UE doit nous donner de l’espoir”
Ce sentiment domine à Castletownbere. Beaucoup s’inquiètent de l’effet négatif que le projet de désarmement aura sur les entreprises locales et sur cette petite communauté de moins de 2000 habitants.
“On va souffrir au sein de nos communautés côtières, on aura des gens dévastés à cause de cela,” met en garde Patrick Murphy, PDG de l’Organisation des pêcheurs du sud et de l’ouest de l’Irlande (The Irish South & West Fish Producer’s Organisation). “Après des générations et des générations qui pêchent depuis peut-être 100 ans, plus personne ne pêchera dans ces familles,” dit-il. “Les gens seront forcés de renoncer au secteur qu’ils aiment,c‘est tout simplement un crime contre nous,” dénonce-t-il.
Malgré plusieurs manifestations en Irlande et des appels lancés au niveau européen, le sort de Castletownbere et d’autres villages de pêcheurs semble inextricablement lié aux effets du Brexit et à la politique commune de la pêche de l’UE qui attribue des quotas de pêche à chacun des États membres.
Pour autant, John Nolan a un message à faire passer : “L’Union européenne doit nous donner de l’espoir et j’implore nos dirigeants et politiciens en Irlande et dans l’UE de traiter l’Irlande de manière plus équitable.”
Journaliste • Bryan Carter/Euronews/LFP, via lefrancophoneplus.com
CHINE: La Chine connaît une flambée de colère sans précédent contre la politique zéro Covid
Dans la région ouïgoure du Xinjiang, un incendie a tué plusieurs personnes qui n’ont pas pu être sauvées par les secours, bloqués en raison des restrictions sanitaires. Le drame a relancé la contestation dans plusieurs villes du pays.
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D’Urumqi (Xinjiang) à Shanghaï, de Canton à Zhengzhou (Henan), de Pékin à Nankin (Jiangsu), des dizaines de milliers de personnes ont, sous une forme ou sous une autre participé ces derniers jours à des manifestations collectives en Chine.
A Pékin juste avant le Congrès du Parti communiste, un homme avait mis en scène sa colère, brandissant une banderole hostile à Xi Jinping, sachant pertinemment qu’il allait se faire arrêter quelques minutes plus tard. Le 24 novembre, c’est au tour d’un habitant de Chongqing de dénoncer publiquement la politique suivie en clamant en pleine rue : « Il n’y a qu’une seule maladie dans le monde : le manque de liberté et la pauvreté ». Ces mouvements de colère ont, malgré la censure, été relayés par des dizaines de millions d’internautes. Du jamais vu depuis l’occupation de la place Tiananmen en juin 1989.
Même si elles prennent des formes très diverses, ces manifestations sont toutes liées à la politique du zéro Covid. Alors que la région du Xinjiang (où vit une forte population Ouïgour) est quasiment coupée du reste de la Chine depuis environ trois mois et que des millions d’habitants y sont confinés, la mort dans la capitale Urumqi de dix personnes jeudi 24 novembre dans un immeuble en feu auquel les pompiers n’ont pu accéder a poussé plusieurs centaines d’habitants à protester devant la mairie contre les excès du confinement. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La Chine s’enlise de plus en plus dans sa politique du zéro Covid
« Une étincelle peut mettre le feu à toute la plaine »
Alors que les Chinois se préoccupent généralement assez peu du sort des Ouïgours, ce fait divers scandalise tout le pays. C’est pour rendre hommage aux victimes, samedi 26 novembre que des dizaines de jeunes Shanghaïens se sont rassemblés, avant d’être rapidement rejoints par des centaines de personnes dans ce qui est devenu une manifestation très politique. A Nankin, des étudiants en communication ont, eux, brandi, de simples feuilles blanches, samedi, en hommage aux victimes de l’incendie, s’attirant les foudres d’un responsable de l’université, qui a menacé : « Vous paierez pour ce que vous avez fait aujourd’hui ». A Pékin, ce dimanche, des centaines d’étudiants de l’université Tsinghua – là où Xi Jinping a étudié – ont chanté l’Internationale et revendiqué plus de liberté.
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Chine : à Shanghaï, des centaines de jeunes manifestent contre la politique zéro Covid après le drame d’Urumqi
Ces mouvements suivent de peu la colère des ouvriers de Foxconn, le célèbre sous-traitant d’Apple qui protestaient à la fois contre l’absence de primes qui leur avaient été promises mais aussi contre la politique anti-Covid de l’entreprise. Un mouvement social qui, lui, n’a pas débouché sur une revendication politique.
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La Russie s’oppose à l’adoption d’un texte sur le désarmement nucléaire à l’ONU
Après un mois de négociations, le projet, largement symbolique, a été rejeté par Moscou. La Russie n’aurait pas accepté certaines déclarations sur la centrale de Zaporijia, qu’elle occupe actuellement en Ukraine.

A l’issue des quatre semaines de la conférence d’examen aux Nations unies (ONU) du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), la Russie a empêché, vendredi 26 août, l’adoption d’une déclaration commune, dénonçant des termes « politiques ».
Les 191 pays signataires du TNP, qui vise à empêcher la prolifération des armes nucléaires, favoriser un désarmement complet et promouvoir la coopération pour l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, étaient réunis au siège de l’ONU, à New York, depuis le 1er août.
Mais malgré un mois de négociations et une session finale reportée de plusieurs heures vendredi, « la conférence n’est pas en position de parvenir à un accord », a déclaré son président, l’Argentin Gustavo Zlauvinen, après l’intervention de la Russie.Lire aussi : « Une guerre nucléaire ne doit jamais être menée » : les cinq pays du Conseil de sécurité s’engagent à prévenir la dissémination de l’arme nucléaire
Alors que les décisions sont prises par consensus, le représentant russe, Igor Vishnevetsky, a en effet dénoncé l’absence d’« équilibre » dans le projet de texte final de plus de trente pages. « Notre délégation a une objection clé sur certains paragraphes qui sont éhontément politiques », a-t-il déclaré, répétant plusieurs fois que son pays n’était pas le seul à avoir des objections sur le texte de façon générale.
« L’humanité à une erreur de calcul de l’anéantissement »
Selon des sources proches des négociations, la Russie s’est particulièrement opposée aux paragraphes concernant la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia, occupée par ses troupes. Le dernier texte sur la table, vu par l’Agence France-Presse (AFP), soulignait une « grande inquiétude » concernant les activités militaires autour des centrales ukrainiennes, notamment celle de Zaporijia, la « perte de contrôle » par Kiev de ces sites et « l’impact important sur la sécurité ».Lire aussi Article réservé à nos abonnésICAN : « La France semble décidée à ne pas respecter ses obligations du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP)»
D’autres éléments sensibles pour certains Etats étaient également en discussion lors de ces quatre semaines, notamment le programme nucléaire iranien et les essais nord-coréens. Lors de la dernière conférence d’examen, en 2015, les parties n’avaient pas non plus pu parvenir à un accord sur les questions de fond.
Dans tous les cas, « ce qui est vraiment problématique est qu’avec ou sans texte, cela ne fait rien pour réduire le niveau de menace nucléaire en ce moment », a déclaré, vendredi, à l’AFP Beatrice Fihn, qui dirige la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires (ICAN). Le projet de texte était « très faible, et détaché de la réalité », a-t-elle ajouté, notant l’absence « d’engagements concrets de désarmement ».
Lors de l’ouverture de la conférence, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait estimé qu’un tel « danger nucléaire n’[avait] pas été connu depuis l’apogée de la guerre froide ». « Aujourd’hui, l’humanité est à un malentendu, à une erreur de calcul de l’anéantissement nucléaire », avait-il mis en garde.Lire aussi Cinquante ans après sa signature, à quoi sert le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires ?
Le Monde avec AFP/LFP via lefranophoneplus.com
Royaume-Uni
Emmanuel Macron “ami ou ennemi ?” : au Royaume-Uni, Liz Truss refuse de se prononcer
Publié le : 26/08/2022 – 17:18
04:07La favorite au poste de Première ministre britannique, Liz Truss, lors d’une réunion électorale du parti conservateur à Norwich (sud-est du Royaume-Uni) le 25 août 2022. © John Sibley, Reuters.
Emmanuel Macron, “ami ou ennemi” ? La favorite de la course au poste de Première ministre du Royaume-Uni, Liz Truss, a refusé jeudi de se prononcer, affirmant qu’elle jugerait le président français “sur ses actes”. Une déclaration à laquelle le président français, en visite à Alger, a répondu que “le Royaume-Uni [était] une nation amie, forte et alliée, quels que soient ses dirigeants”.
“Ami ou ennemi” ? Telle est la question. “Le Royaume-Uni est une nation amie, forte et alliée, quels que soient ses dirigeants”, a affirmé Emmanuel Macron, vendredi 26 août, après que la favorite au poste de Premier ministre britannique, Liz Truss, a refusé de dire si le président français était “ami ou ennemi” de son pays.
“Le peuple britannique, la nation qui est le Royaume-Uni est une nation amie, forte et alliée, quels que soient ses dirigeants, et parfois malgré et au-delà de ses dirigeants ou des petites erreurs qu’ils peuvent faire dans des propos d’estrade”, a déclaré le chef de l’État français en marge d’une visite officielle en Algérie.
>> À relire : “Entre la France et la Grande-Bretagne, de l’entente à la méfiance cordiale ?”
“Si on n’est pas capable, entre Français et Britanniques, de dire si on est ami ou ennemi – le terme n’est pas neutre – on va vers de sérieux problèmes”, a estimé Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse, après une visite au cimetière Saint-Eugène, dans la banlieue d’Alger.
“Ce n’est jamais bon de trop perdre ses repères dans la vie. Si on me posait la question (…), quelle que soit la personne qui est considérée le leadership à venir en Grande-Bretagne, je ne m’interroge pas une seule seconde. Le Royaume-Uni est ami de la France”, a-t-il insisté.
Emmanuel Macron, “ami ou ennemi” ? Liz Truss, a refusé jeudi, lors d’une réunion électorale du parti conservateur à Norwich (sud-est du Royaume-Uni), de se prononcer, affirmant qu’elle jugerait le président français “sur ses actes”.
Nombreux dossiers de contentieux
Celle qui est toujours cheffe de la diplomatie de son pays, dans un gouvernement gérant les affaires courantes, aspire à succéder au 10 Downing Street à Boris Johnson, démissionnaire en juillet.
Quand la journaliste animant la soirée a demandé “Macron, ami ou ennemi?”, Liz Truss a répondu “le jury est toujours en train de délibérer”, faisant rire la salle.
“Si je deviens Première ministre, je le jugerai sur ses actes et pas sur ses mots”, a-t-elle ajouté.
De nombreux dossiers de contentieux existent entre la France et le Royaume-Uni, notamment la gestion des dossiers de l’après-Brexit, que ce soient la pêche ou l’Irlande du Nord.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaineJe m’abonne
Les deux pays, alliés au sein de l’Otan, ont également eu des approches différentes face à l’invasion russe de l’Ukraine, Boris Johnson adoptant une ligne très dure contre Vladimir Poutine tandis que le président français a défendu la nécessité de garder le dialogue ouvert avec le maître du Kremlin.
Interrogé sur ce début de polémique vendredi, Boris Johnson a assuré “avoir toujours eu de très bonnes relations avec Emmanuel Macron”. Le président français, a-t-il ajouté en français, “est un très bon buddy (copain ndlr) de notre pays”.
Les relations avec la France “sont extrêmement importantes. Elles sont très bonnes depuis très longtemps, depuis l’époque de Napoléon en fait, et je pense qu’il faut s’en féliciter”, a ajouté le Premier ministre sortant lors d’une visite sur le terrain dans le Surrey (sud-ouest de Londres).
“Et en ce qui concerne Emmanuel, j’ai eu de très bonnes relations avec lui, et je peux vous dire une chose, c’est un très grand admirateur de notre pays”, a-t-il conclu.
Avec AFP/LFP , via lefrancophoneplus.com
Publié le 17/08/22 à 12h39 — Mis à jour le 17/08/22 à 12h39
ARMÉE « Il y a déjà eu plus de 300 tests de ce genre, et il n’est pas dû aux événements mondiaux en cours », a précisé l’armée de l’air américaine20 Minutes avec agences
Etats-Unis : Après deux reports, le test d’un missile balistique effectué avec succès
Etats-Unis : Après deux reports, le test d’un missile balistique effectué avec succès
Les Etats-Unis ont annoncé ce mardi avoir testé avec succès un missile balistique intercontinental (ICBM) Minuteman III. Le missile, non armé, a été lancé depuis la base aérienne de Vandenberg ( Californie), précise un communiqué de l’US Air Force.
Equipé d’une ogive capable de transporter, en temps de guerre, une bombe nucléaire, le missile a parcouru quelque 4.760 km avant de s’abîmer en mer près de l’atoll de Kwajalein (îles Marshall). Cet essai avait été reporté à deux reprises pour ne pas aggraver les tensions autour de l’Ukraine puis de Taïwan.
Deux reports à cause de conflits internationaux
« Ce test fait partie d’activités de routine et périodiques destinées à démontrer que la dissuasion nucléaire des Etats-Unis est sûre, fiable et efficace face aux menaces du XXIe siècle, et à rassurer nos alliés », a déclaré l’armée de l’air américaine. « Il y a déjà eu plus de 300 tests de ce genre, et il n’est pas dû aux événements mondiaux en cours. »
Le test, prévu en mars, a été reporté une première fois à cause de l’invasion russe en Ukraine le 24 février. Washington craignait que Moscou n’utilise cet essai pour élargir le conflit à d’autres pays. Le second report a eu lieu début août après la visite de Nancy Pelosi à Taïwan, ville revendiquée par les autorités chinoises.
La Chine a mal vécu ce déplacement et a lancé les plus importantes manœuvres militaires de son histoire autour de Taïwan. Pendant cinq jours, l’armée a déployé navires de guerre, missiles et avions de chasse, simulant un blocus de l’île. Face à cette attitude, l’armée américaine avait voulu montrer leur capacité à être une « puissance nucléaire responsable » en reportant le test du missile.
Tensions à Taïwan : Vladimir Poutine fustige « l’insolence » américaine mais les Taïwanais n’ont même pas peur
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20minutes/LFP, via lefrancophoneplus.com
Royaume-Uni : mais où est donc passé Boris Johnson ?
Le premier ministre britannique s’est fait particulièrement discret depuis son éviction à la tête du Parti conservateur, en juillet.
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Peu habitué jusqu’ici aux provocations, Metro, quotidien gratuit distribué au Royaume-Uni, n’a pas pu s’empêcher une ironie mordante, vendredi 12 août : « Le premier ministre présent à une réunion », titrait-il en « une ». Boris Johnson, qui demeure à la tête du gouvernement britannique en attendant l’élection de son successeur, le 5 septembre, s’est fait particulièrement discret depuis que son propre parti l’a mis à la porte. Mais jeudi, il était bien présent lors d’une rencontre avec les patrons des producteurs d’électricité, organisée en réaction à la flambée des factures d’énergie au Royaume-Uni. Qu’on se rassure, précisait toutefois Metro : « La réunion n’a pas débouché sur des actions concrètes immédiates. (…) En d’autres termes, [Boris Johnson] n’a absolument rien fait. »
Depuis son éviction de la direction du Parti conservateur, en juillet, la silhouette blonde échevelée de M. Johnson a presque disparu des écrans radar. Aucune annonce notable ni aucune décision importante n’ont été prises. L’intéressé le revendique d’ailleurs : il est chargé d’expédier les affaires courantes et ce n’est pas à lui, dans un rôle transitoire, de prendre de grandes orientations stratégiques. « Les décisions budgétaires majeures doivent être laissées au prochain premier ministre », annonçait un communiqué de Downing Street, le 7 août.Lire aussi : Article réservé à nos abonnésLiz Truss, Rishi Sunak : qui sont les deux candidats à la succession de Boris Johnson ?
Questions personnelles importantes
Le dirigeant britannique, qui n’a politiquement plus rien à gagner, aurait-il pris des vacances anticipées ? Une porte-parole du gouvernement, un brin agacée, répond sur un ton pincé : « N’avez-vous pas lu le compte-rendu de la journée [de jeudi] ? » Qu’on se le dise, Boris Johnson, outre sa réunion avec les producteurs d’électricité, a été actif ce jour-là : il a téléphoné au cheikh Mohammed Ben Zayed Al Nahyane, président des Emirats arabes unis, et nommé une certaine Pippa Lambert présidente intérimaire de l’organisation de supervision des salaires des hauts fonctionnaires.
M. Johnson est aussi occupé par des questions personnelles importantes. Le 30 juillet, il a célébré son mariage avec Carrie Johnson, née Symonds, 33 ans, avec qui il vivait depuis trois ans et dont il a deux enfants. Le couple s’est officiellement marié au printemps 2021 mais n’avait pas trouvé le temps d’organiser une fête.Lire aussi : Article réservé à nos abonnésBoris Johnson : de la victoire éclatante à la chute chaotique, trois ans de turbulences
Le premier ministre sortant, 58 ans, avait prévu initialement de recevoir ses invités à Chequers, une résidence de campagne officielle. Mais son projet ayant suscité des grincements de dents, sur ce nouveau mélange entre vie personnelle et professionnelle, M. Johnson s’en est remis, à la place, à la générosité de Lord Anthony Bamford, un donateur du Parti conservateur, qui a mis à disposition son terrain dans les charmants Cotswolds, une région à l’ouest d’Oxford. Une vidéo très commentée sur les réseaux sociaux montre le jeune marié dansant maladroitement au son de Sweet Caroline de Neil Diamond.
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Eric Albert(Londres, correspondance), Lemonde/LFP, via lefrancophoneplus.com
Le romancier Salman Rushdie, cible d’une fatwa depuis 33 ans, victime d’une attaque au couteau
L’auteur des « Versets sataniques », qui faisait l’objet de menaces de mort depuis 1989, se trouve dans un état grave après avoir été poignardé lors d’une conférence dans l’Etat de New York. Son agresseur, âgé de 24 ans, a été arrêté.
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Des années. Salman Rushdie a vécu des années dans la clandestinité, sous protection policière, pour un roman que ses contempteurs de l’époque n’ont pas lu – à commencer, selon toute vraisemblance, par l’ayatollah Khomeyni, le fondateur de la République islamique d’Iran qui l’a condamné à mort en 1989. L’allusion dans son livre à des versets dits « sataniques », dont le Coran fait brièvement référence, et qui occupent seulement quelques paragraphes de l’ouvrage de 600 pages, a suffi.
Vendredi 12 août, la menace l’a rattrapée. Salman Rushdie a été placé sous respirateur artificiel après avoir été poignardé au cou et à l’abdomen alors qu’il s’apprêtait à prendre la parole lors d’une conférence dans l’Etat de New York. Il devait y discuter du thème des « Etats-Unis comme asile pour les écrivains et autres artistes en exil et comme foyer pour la liberté créative ».
A la suite à son agression, sur l’estrade d’un amphithéâtre d’un centre culturel à Chatauqua, M. Rushdie a été transporté en hélicoptère à l’hôpital. L’écrivain britannique d’origine indienne, âgé de 75 ans, a passé plusieurs heures au bloc opératoire. « Les nouvelles ne sont pas bonnes », a fait savoir, peu après, son agent, Andrew Wylie, dans un communiqué. « Salman va probablement perdre un œil, les nerfs de son bras ont été sectionnés et son foie a été poignardé et endommagé », a-t-il ajouté.
Bruno Philip, Madjid Zerrouky et Sophie Landrin,
Le Monde/LFP, via lefrancophoneplus.com