Canada-Alberta: Des compagnies veulent employer le mot « ingénieurs en logiciel » sans restrictions

Des compagnies veulent employer le mot « ingénieurs en logiciel » sans restrictions

Un homme tape sur un clavier devant deux écrans d'ordinateurs.

Plus de 30 compagnies ont écrit à la première ministre Danielle Smith pour que l’usage des termes « ingénieurs en logiciel » soient soumis à moins de restrictions (archives).

PHOTO : GETTY IMAGES

Marc-Antoine Leblanc (accéder à la page de l’auteur)

Marc-Antoine Leblanc

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Publié le 14 octobre 2022

Des entreprises du secteur informatique veulent avoir le droit de donner à certains employés le titre « ingénieurs en logiciel » sans pour autant les voir soumis aux règles imposées par l’Association des ingénieurs professionnels et géoscientifiques de l’Alberta (APEGA).

Une trentaine de compagnies ont signé une lettre du Conseil canadien des innovateurs (CCI) envoyée à la première ministre de l’Alberta lui demandant de revoir les restrictions imposées par l’APEGA concernant les termes ingénieurs en logiciel.

Elles veulent notamment être en mesure d’utiliser cette définition dans leurs offres d’emploi.

Dans leur lettre, les différentes compagnies blâment l’APEGA de restreindre de manière agressive l’utilisation des termes ingénieurs en logiciel.

Pour être titulaire d’un permis d’ingénieur, l’APEGA demande notamment d’avoir au moins 48 mois d’expérience en ingénierie, un diplôme d’un programme universitaire reconnu par le Bureau canadien d’agrément d’Ingénieurs Canada et d’avoir réussi l’examen national de pratique professionnelle.

L’APEGA s’attaque activement aux entreprises de l’Alberta en intentant des actions en justice pour nous empêcher d’utiliser des titres et des descriptions de postes compétitifs à l’échelle mondiale, est-il écrit.

À lire aussi :

Nicolas Beique, président-directeur général de Helcim, explique que le fait de ne pas pouvoir employer le titre limite la capacité des entreprises à attirer de nouveaux employés dans la province.

Il indique que les mots ingénieurs en logiciel englobent couramment les métiers de développeur et de programmeur dans le domaine informatique.

« C’est le mot que tout le monde utilise. Partout dans le monde. »— Une citation de  Nicolas Beique, président-directeur général de Helcim

Quand les gens cherchent des emplois, ce sont les mots qu’ils cherchent. Alors, quand tu mets ça dans les sites de recherche d’emploi, si tu n’as pas le droit d’utiliser ces mots-là, les gens ne trouveront pas tes publicités d’emploi et donc, ils ne vont pas trouver ta compagnie.

Il affirme que la fréquentation des annonces sur les sites de recherche d’emploi est moindre lorsqu’ils n’inscrivent pas les mots ingénieurs en logiciel.

Les compagnies en Colombie-Britannique ou les compagnies en Ontario qui peuvent utiliser le mot d’ingénieur voient plus de trafic [sur leurs annonces] que celles en Alberta. Alors, nous, on a moins accès aux talents.

M. Beique dit comprendre les restrictions du titre lorsqu’il s’agit d’ingénieurs civils, pour la construction de pont notamment, mais s’explique difficilement les conditions pour les personnes travaillant sur des logiciels.

Dans la lettre, les compagnies stipulent que la réglementation entourant l’usage du titre ingénieurs en logiciel va nuire à la compétitivité de la province à long terme : [Cela] va ternir la la réputation de notre province en tant qu’endroit où les entreprises sont libres d’innover, de croître et de prospérer.

L’APEGA se défend

L’Association des ingénieurs professionnels et géoscientifiques de l’Alberta affirme que les mêmes règles s’appliquent à tous et que l’organisme agit dans la limite de ses pouvoirs au sens de la loi.

La directrice de l’application de la loi de l’APEGA, Erum Afsar, explique que les exigences servent notamment à assurer la sécurité des Albertains.

Si des personnes qui n’ont pas la formation, l’autorisation ou les qualifications appropriées effectuent un travail et se décrivent comme ingénieurs, il peut en résulter des conséquences importantes pour la vie des gens, la santé, l’environnement, ou même concernant l’économie.

Nous avons vu certains problèmes lorsque nous n’avons pas les bonnes personnes en place […] Par exemple, des failles dans la cybersécurité et des attaques comme celles qui sont arrivées à Banff, ajoute-t-elle.

Mme Afsar mentionne aussi des problèmes en aviation qui pourraient survenir comme ceux qu’a rencontrés Boeing en 2019.

Par communiqué, le bureau du ministre du Travail et de l’Immigration de l’Alberta encourage le CCI et l’APEGA à poursuivre leur discussion dans le but de trouver une solution.

Nous sommes préoccupés par toute réglementation qui entrave notre compétitivité sur le marché mondial pour trouver des travailleurs qualifiés. Nous continuerons à travailler avec les deux groupes pour résoudre cette question, peut-on lire.

Radio-Canada/LFP, via lefrancophoneplus.com

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